Contraception

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5 août, 2021 11:39 pm

 

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définit la contraception comme « l’Utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter ».  

 

Historiquement, le Mouvement Français pour le Planning Familial est créé en 1960 en France dont l’objectif est l’éducation sexuelle, la lutte pour le droit à la contraception, l’avortement et le contrôle des naissances en général. Ses membres ont par exemple participé à l’acheminement en France de produits de contraception comme les gelées spermicides et les diaphragmes ce qui était interdit contrairement à leur vente.

Le 19 décembre 1967, la loi Neuwirth est adoptée à l’Assemblée nationale permettant la légalisation de la contraception.

Le 24 avril 1972, le décret d’application de la loi de 1967 est enfin publié (il sera modifié par les décrets du 5 mai 1975), permettant une prescription plus libre.

Le 28 juin 1974, l’Assemblée Nationale vote le projet de Simone Veil, ministre de la santé, qui libéralise totalement la contraception. La sécurité sociale rembourse la pilule et les mineures ont droit à l’anonymat. 

Plus récemment, on retiendra la loi du 13 décembre 2000 autorisant la délivrance de la contraception d’urgence aux mineures gratuitement.

 

Les différents moyens de contraception

Il est important de rappeler que l’efficacité des différents moyens de contraception est corrélée à l’indice de Pearl. Il s’agit du nombre de grossesse observées pour 100 femmes utilisant de façon optimale (ou dont le partenaire utilise) une contraception donnée durant un an. 

Les méthodes dites naturelles: le retrait, la méthode Ogino Knauss, la méthode des températures, les tests d’ovulation, la méthode MAMA. Ces méthodes ont un indice de Pearl allant de 25 à 18 en conditions réelles d’utilisation.

1. Les méthodes barrières

  • Le préservatif féminin 

Il correspond à une gaine en nitrile ou polyuréthane ce qui présente un avantage pour les femmes présentant une allergie au latex. Il est limité par deux anneaux souples se positionnant aux deux extrémités du vagin. Les limites sont représentées par son coût (environ 3 euros) et la facilité de mise en place. Il permet cependant une protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST).

  • Le préservatif masculin

Il permet également une protection contre les IST. Son usage est plus courant et plus facile d’accès avec un prix débutant à environ 20 centimes d’euros. Sa composition est faite de latex ou de polyuréthane, il se place au moment de l’érection du sexe masculin. Il peut actuellement être prescrit et remboursé par la sécurité sociale sur ordonnance à hauteur de 60% sous le nom commercial EDEN® ou SORTEZ COUVERTS® (en latex uniquement).

  • Le diaphragme

Très peu utilisé en France, il s’agit d’une membrane en latex ou silicone qui vient se placer avant le col de l’utérus maintenu par un anneau souple. Introduit deux heures avant les rapports sexuels, il peut rester en place 30 heures. Il est remboursé à 65% par l’assurance maladie. Il est contre-indiqué en cas de cystocèle ou prolapsus vaginal et peut être réutilisé plusieurs fois.

  • La cape cervicale 

Plus précis que le diaphragme, c’est une protection en silicone qui se place au fond du vagin au contact du col. Elle peut être posée au moment des rapports ou deux heures avant et laissée en place huit heures. Réutilisable plusieurs fois, elle coûte 60 euros et n’est pas remboursée.

  • Les spermicides

Ils ne sont pas remboursés et leur but est de détruire ou de rendre inactifs les spermatozoïdes.

– Les crèmes ou ovules doivent être appliqués avant chaque rapport et protègent 4 heures. Il ne faut pas réaliser de toilette deux heures avant ni deux heures après.

– Les éponges ou tampons protègent 24h et ont une efficacité immédiate. Il ne faut pas réaliser de toilette 4 heures avant ni deux heures après.

Cependant ces méthodes ont un mauvais indice de Pearl du fait des contraintes qu’elles représentent.

 

2. Le dispositif intra-utérin (DIU) non hormonal : le DIU au cuivre

Il s’agit d’une contraception sûre et réversible. Son action contraceptive tient du fait que le cuivre est gamétotoxique localement et à moindre effet entraîne une inflammation de la muqueuse utérine empêchant la nidation. Sa taille est d’environ 3 cm de long. Il peut être proposé à toute femme, quel que soit sa parité et permet une contraception à long terme sans contrainte quotidienne car il est mis en place pour une durée de 5 ans. Il est efficace dès le jour de la pose et peut-être utilisé comme contraception d’urgence.

 

3. Les méthodes hormonales œstroprogestatives

Leurs actions tiennent du fait que la progestérone contenue entraîne un rétrocontrôle négatif sur la production de LH et donc une inhibition de la croissance folliculaire et de l’ovulation mais également un épaississement de la glaire cervicale et une atrophie endométriale. Les estrogènes ajoutés ont un rôle de confort (saignement, phanères) et une action anti-FSH.

  • La contraception orale.

La contraception la plus connue est bien entendu la pilule. Il existe différentes « générations » de pilule en fonction du progestatif de synthèse utilisé. 

Les estrogènes associés sont soit naturels ( vélarate d’estradiol ou estradiol) soit de synthèse (éthinylestradiol à différents dosages.)

Le patch transdermique

Il est composé de norelgestromine et d’ethinylestradiol et est commercialisé sous le nom EVRA®. Il est apparenté aux oestroprogestatifs de troisième génération. Il s’agit de changer de patch une fois par semaine avec un arrêt de 7 jours. Il n’est pas remboursé.

  • L’anneau vaginal

Commercialisé sous le nom NUVARING®, il libère en continu pendant trois semaines une association d’éthinylestradiol et de désogestrel moins dosés qu’un patch transdermique ou une contraception orale. Il est retiré au bout de trois semaines pour permettre l’hémorragie de privation. Il n’est pas remboursé.

Les contraceptions oestroprogestatives augmentent le risque cardio-vasculaire et thromboembolique. Il est donc nécessaire que le professionnel de santé questionne les patientes sur leurs antécédents personnels et familiaux afin d’adapter au mieux le contraceptif aux différents profils. Un bilan biologique peut-être indiqué au cas par cas.

 

4. Les méthodes hormonales progestatives

La progestérone a plusieurs niveaux d’action : anti-gonadotrope permettant une inhibition de l’ovulation, augmentation de la viscosité de la glaire cervicale et diminution de la muqueuse utérine.

  • La contraception orale microprogestative

Elle se prend en continue et on distingue deux types de pilules :

– l’une plus ancienne délivrant 30 g de lévonorgestrel mais imposant une prise à heure fixe avec une tolérance d’oubli de 3 heures

– l’une plus récente qui contient 75 g de lévonorgestrel avec une tolérance d’oubli de 12 heures. En cas d’oubli constaté à moins de 12h de la prise habituelle, le comprimé oublié doit être pris immédiatement. En cas d’oubli constaté à plus de 12h de la prise et s’il n’y a pas eu de rapport non protégé dans les 5 jours précédents il est nécessaire de recourir à une méthode contraceptive barrière. Si des rapports non protégés ont eu lieu les 5 jours précédents l’oubli un risque de grossesse existe et un recours à une contraception d’urgence s’impose.

  • La contraception macroprogestative

Elle est utilisée classiquement dans les insuffisances progestatives du cycle ovarien avant la ménopause et afin de créer un cycle artificiel en association à un œstrogène lors de la ménopause (acétate de nomegestrol), dans les irrégularités du cycle, les douleurs des seins ou l’endométriose (acétate de chlormadinone), le traitement du syndrome des ovaires polykystiques invalidant ou encore le traitement palliatif hormonal du cancer de la prostate (acétate de cyprotérone). Sa prescription dans l’indication « contraception » est donc hors AMM mais elle permet un blocage du cycle ovarien.

  • Le dispositif intra-utérin hormonal (DIU)

Son action est liée à l’action locale des progestatifs à savoir une réduction de la muqueuse endométriale, entraînant in fine une aménorrhée totale ou partielle. Le principe d’insertion et de retrait est le même que celui du DIU au cuivre et les contre-indications anatomiques et infectieuses également. Il est efficace dans les deux jours suivant sa pose. 

  • L’implant contraceptif NEXPLANON®

Il est composé de 68 mg d’étonogestrel et mis en place pour une durée de 3 ans. Sa taille est de 4 cm sur 2 mm et il se place en position sous cutanée à la face interne de l’extrémité distale du bras non dominant de la patiente. 

  • Contraceptif injectable retard

Composé d’acétate de médroxyprogestérone à une posologie de 150 mg tous les trois mois, il présente cependant des effets secondaires plus marqué avec notamment une prise de poids de 2-3 kg tous les ans et un impact sur l’acné et la dépression.

 

La contraception d’urgence

Il existe trois méthodes : 

Deux méthodes contraceptives hormonales avec le levonorgestrel dosé à 1,5 mg et l’ulipristal d’acétate dosé à 30 mg.

Une méthode mécanique par insertion d’un DIU au cuivre dans les 5 jours suivant le rapport non protégé qui est à ce jour la méthode la plus efficace.

 

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Auteur : L'équipe RPNA

août 5, 2021

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