Les extractions instrumentales

Categorie: Accouchement

21 juillet, 2021 3:01

 

Les extractions instrumentales

La majorité des accouchements ont lieu par voie basse et parfois nécessitent l’utilisation de matériels obstétricaux afin d’extraire le bébé sur indication médicale dans l’intérêt de la mère et/ou de l’enfant. En France, environ 12% des naissances nécessitent une intervention instrumentale par voie basse.

L’extraction instrumentale est donc l’assistance à la naissance d’un enfant par les voies naturelles au moyen d’un instrument adapté (forceps, spatules, ventouse) qui répond à une situation inopinée plus ou moins urgente et qui requiert une participation active de la patiente (sauf contre-indications aux efforts expulsifs) après information.
Le choix de l’instrument se fera par l’obstétricien en présence de la sage-femme en fonction de la situation obstétricale. Parfois la présence de l’anesthésiste est requise selon la situation pour une analgésie ajustée.
L’extraction instrumentale ne peut se faire que si la dilatation du col le permet (dilatation complète), la position de la tête de l’enfant dans le bassin suffisamment basse (engagement) et les membranes rompues.

La surveillance du rythme cardiaque fœtal au cours du travail ou l’analyse de marqueurs, tels que le pH sanguin, permettent d’évaluer plus la tolérance du bébé aux évènements.

Les situations pouvant amener à une extraction instrumentale peuvent être fœtale (mauvaise tolérance du fœtus lors du travail), maternel (facteurs pré existants –ou non – à la grossesse, qui empêchent de fournir des efforts de poussée trop longs) ou liées à l’accouchement (arrêt de la progression du bébé du fait de l’anatomie de la filière pelvienne par exemple).

 

Les instruments utilisés

Trois instruments peuvent être utilisés : les forceps (instrument de préhension), les spatules (instrument de propulsion), la ventouse obstétricale (instrument de traction).

Le choix de l’instrument dépend de de la situation obstétricale et seul l’obstétricien présent peut effectuer ce choix au moment où l’indication se pose.
Les complications fœtales ou maternelles sont rares et l’extraction instrumentale n’augmente pas en elle-même le taux d’épisiotomie. Le risque de déchirure vaginale ou périnéale est augmenté, lié aux forceps ou aux spatules mais aussi lié à la présentation, aux dimensions du fœtus, à la parité et à l’indication de l’extraction. L’obstétricien présent choisira au moment venu si une épisiotomie est nécessaire pour préserver le périnée maternel.

L’extraction instrumentale est en général réalisée sous analgésie péridurale (lorsque celle-ci est préalablement installée). Dans l’urgence, ou à défaut d’analgésie péridurale, elle peut être pratiquée sous anesthésie locale (type bloc nerf honteux), ou avec du MEOPA (mélange d’oxygène et de protoxyde d’azote). Elle est exceptionnellement effectuée sous anesthésie générale.

 

Et après ?

Ventouses, forceps ou spatules constituent rarement une source de douleur pour l’enfant, mais si besoin l’équipe médicale pourra lui administrer des antalgiques après la naissance.
Le devenir à long terme des enfants nés après extraction instrumentale est d’aussi bonne qualité qu’après une césarienne ou une naissance naturelle. 

La surveillance immédiate en post-partum est faite en salle de naissance comme tout accouchement par voie basse sans retard pour le « peau à peau » ou la mise au sein… Même après une naissance difficile, votre enfant pourra retrouver sa sécurité et son bien-être dans vos bras, dans vos gestes, dans vos paroles.

 

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Auteur : L'équipe RPNA

juillet 21, 2021

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